Pas de guerre d’indochine

PAS DE GUERRE D'INDOCHINE

– point de divergence : pas de guerre d’Indochine

. intérêt : application des règles de l'uchronie à des évènements politiques récents.

. Prologue :

. Les accords, dits du 6 mars 1946,  entre Ho-Chi-Minh et Jean Sainteny, trouvent leur application. Le Maréchal Leclerc de Hautecloque est nommé Haut-Commissaire en Indochine, en remplacement de Thierry d’Argenlieu, devenu Ambassadeur auprès du Saint-Siège. La conférence de Fontainebleau, en 1946, aboutit à un accord entre les parties. Dès 1948, Viet-nam, Laos et Cambodge accèdent à l’indépendance, sous forme de royaumes. Ils restent une composante de «l’Union française». Des élections, relativement libres, ont lieu dans ces trois états. 

. Evolution du Viet-nam : 

. Les élections voient le, net, succès du Viet-Minh, et des partisans d’Ho-chi-minh; imprégnés de communisme certes, mais surtout de patrotisme vietnamien. Ho-chi-minh parvient au pouvoir dès 1948, soit un an avant la victoire de la révolution communiste chinoise. Le monarque, confiné à un rôle protocolaire, reste en place.

. Le socle de nationalisme anti-chinois des vietnamiens prend le dessus. Face à la révolution communiste chinoise, les nationalistes vietnamiens deviennent un partenaire «signifiant» des Etats-Unis.  Vue des Etats-Unis, la politique de « roll back » du communisme, voulue par Washington, se décline de deux façons : le modèle coréen, impliquant une intervention militaire directe et massive; et l’indochinois, fait d’une coopération avec des dirigeants nationalistes locaux. Le processus de décolonisation de l’Indochine française est même présenté par le Président américain Truman comme un modèle du genre. 

. Cependant, contrairement aux accords initiaux franco-vietnamiens, prévoyant la préservation des propriétés françaises, les nationalistes vietnamiens exproprient, sans véritable indemnisation, les biens français, surtout dans le Nord. La France, en réponse, signe des accords de coopération militaire renforcée avec le Cambodge, puis le Laos. Ces derniers craignent une forme d’impérialisme vietnamien sur l’ex-indochine française. 

. Ces crispations débouchent sur une série d’incidents, et finalement sur le départ des français, dès 1957, de leur  dernière grande base navale au Viet-nam, à Da-Nang. Le Viet-Nam quitte l’Union française au 1er janvier 1958. Le souverain, conscient de la fragilité de sa monarchie « renonce à ses droits à la couronne, pour lui et sa famille », en 1963. La République est proclamée en 1964. 

. Evolution du Laos : 

. Des élections ont donc lieu en 1947. Mais le défaut de structure politique préexistante aboutit à une représentation plus proche d’une cour de souverain que d’un parlement classique. Dans le courant des années 50, émerge une guérilla d’inspiration communiste, aidée plus qu’influencée par la Chine. A la mort du roi, en 1959, un coup d’état militaire met un terme à la monarchie laotienne. Le Laos, devenu République, quitte l’Union française en 1962. Il signe avec les Etats-Unis un accord de partenariat. La situation politique intérieure se stabilise par la suite. 

. Evolution du Cambodge : 

. Contrairement à ses voisins, le Cambodge est le seul à s’inscrire, durablement, dans le maintien de la monarchie, et d’une relation « contractuelle » avec la France. Il est vrai que ce pays était, quelque peu, protégé par ses voisins, des infiltrations communistes, et marqué d’un fond de culture anti-vietnamienne. 

. Le Cambodge devient un modèle de développement pacifique. Il évolue vers une monarchie constitutionnelle démocratique. Il ne quitte l’Union Française qu’à la dissolution de celle-ci, en 1975. 

. Influence sur la France :

. L’indépendance de l’Indochine incite les musulmans d’Afrique du nord à des revendications similaires. Le refus français de s’engager dans cette voie débouche sur une radicalisation, puis l’émergence d’une guérilla dès 1950/1951. Laquelle se développe au cours des années suivantes. 

. La « crise coloniale » entraîne le succès, aux élections législatives de 1956, du mouvement politique fondé par Charles de Gaulle, le « Rassemblement du peuple français ». Lequel recueillait, régulièrement, près du quart des suffrages aux élections. Au pouvoir, Charles de Gaulle s’oppose notamment à un projet d’intervention militaire sur le canal de Suez, nationalisé par l’Egypte. 

. Afin de sortir de la crise institutionnelle, est proposé au peuple français un texte constitutionnel, dit, de « V république » surnommé la «République des provinces »; renforçant l’exécutif, et mettant en place une forme de fédéralisme articulé sur les provinces, et ayant pour effet indirect de donner une certaine autonomie législative à l’Algérie. Le succès, dès 1958, des partis politiques indépendantistes modérés en Algérie, aboutit à une évolution progressive de l’Algérie vers une indépendance pleine et entière; effective dès le début des années soixante. Le dernier lien, une assez formelle appartenance à « l’Union française », s’efface le 13 mai 1968. 

. En dépit des efforts consentis, les difficultés croissantes rencontrées par les « français d’Algérie » aboutit à un grand mouvement de rapatriement de 1964 à 1975. 

. Influence sur les Etats-Unis : 

. Les Etats-Unis ne s’engagent pas militairement au Viet-nam. Le Président Johnson est réélu en 1968, battant son rival Richard Nixon. Il préside jusqu’en 1972, en fait le 20 janvier 1973. 

. Le grand mouvement contestataire des années soixante, axé sur la libération des moeurs, la promotion des femmes, l’égalité des noirs aboutit, en 1973, à l’élection d’une candidate républicaine, à la Présidence des Etats-Unis; appellons-là de son nom de code : Molly Karpenter. 

. Le reste est une autre histoire.

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